sa fiancée. Lyme était une ville pittoresque, avec des rochers, des escaliers de pierre et une jolie promenade le long de la mer. Anne, le capitaine Wentworth, les sœurs Musgrove et d'autres aimaient s'y promener, regarder les bateaux au loin et respirer l'air marin salé.
À Lyme, Anne a montré son côté généreux et raisonnable. Le capitaine Benwick, qui était fermé et mélancolique, a discuté avec elle. Anne lui a conseillé de lire des livres qui apaisent l'esprit, de profiter d'amitiés sincères et de parler de ses sentiments. Il l'a écoutée avec beaucoup d'attention, trouvant du réconfort dans sa bonté. Pendant ce temps, Frédéric voyait bien qu'Anne n'était pas seulement gentille et calme, mais aussi capable de soutenir les gens dans la peine.
Un jour, un terrible accident est arrivé. Louisa, une jeune fille pleine de joie, a voulu sauter d'un petit mur pour que Frédéric la rattrape. Il n'était pas prêt, et Louisa est tombée. Elle s'est frappé la tête et a perdu connaissance. Tout le monde a paniqué. Anne, au contraire, est restée lucide. Elle a donné des ordres avec calme : aller chercher un médecin, placer Louisa dans un endroit sûr. Frédéric se sentait coupable de ne pas avoir pu la protéger. Il regardait Anne avec un grand respect et de la gratitude, car elle agissait avec force et compassion.
La famille Musgrove a alors décidé de laisser Louisa à Lyme pour qu'elle soit soignée. Frédéric est resté sur place pour surveiller son état, tandis qu'Anne devait repartir à Bath auprès de son père et d'Elizabeth. En disant au revoir à Frédéric, Anne sentait qu'il y avait encore beaucoup de sentiments non exprimés entre eux, mais elle n'a pas eu le courage de tout lui avouer. Elle craignait qu'il ne lui ait pas pardonné.
À Bath, Sir Walter et Elizabeth habitaient déjà une maison correcte. Ils étaient contents de participer à des soirées mondaines, à des bals et de rencontrer des personnes de marque. Sir Walter continuait d'être très attentif à son apparence. Il aimait faire les boutiques pour trouver des objets élégants et répéter à quel point il apprécie l'aristocratie. Elizabeth le copiait. Anne, elle, n'était pas très attirée par ces activités, mais elle restait aimable pour éviter les conflits.
Peu après, Anne a fait la connaissance d'un cousin éloigné, Monsieur William Elliot, quipouvait hériter du titre de baronnet de Sir Walter, puisqu'il n'y avait plus d'autre héritier masculin. Mr Elliot était très poli et invitait Anne à des concerts et à des promenades dans Bath. Sir Walter et Elizabeth trouvaient qu'il ferait un très bon mari pour Anne, car il semblait riche et bien éduqué. Mais Anne n'éprouvait pas d'amour ni de
sympathie profonde pour lui. Elle voyait qu'il s'intéressait surtout à son image et à l'idée de respectabilité, sans véritable chaleur de cœur.
À Bath, Anne rendait souvent visite à une vieille amie, Mrs Smith, qui vivait simplement depuis la mort de son mari et qui avait des problèmes de santé. Malgré tout, Mrs Smith gardait un esprit vif et un caractère chaleureux. Anne lui apportait du thé ou des biscuits et prenait de ses nouvelles. Un jour, Mrs Smith a dit à Anne que Mr Elliot avait parlé très mal de Sir Walter dans le passé. Il se moquait de la famille Elliot et ne voulait rien avoir à faire avec eux. Maintenant, il s'intéressait à eux uniquement pour obtenir le titre et la fortune. Anne a été choquée par cette révélation. Elle a compris que la politesse de Mr Elliot n'était qu'une façade, et que son but était égoïste.
Entre-temps, le capitaine Wentworth est arrivé à Bath sans prévenir. Il avait entendu que Louisa Musgrove guérissait et qu'elle aimait maintenant le capitaine Benwick, qui l'avait réconfortée pendant sa convalescence. Frédéric, soulagé, était venu à Bath pour régler des affaires et pour revoir Anne, car il ne cessait de penser à sa douceur et à sa bonté. Mais il a remarqué qu'Anne était souvent avec Mr Elliot. Frédéric s'est alors imaginé qu'Anne allait se fiancer avec ce cousin.
Anne, de son côté, ne savait pas non plus ce que Frédéric pensait d'elle. Elle voyait sa tristesse et son hésitation. Lors d'une réception, Frédéric et Anne se sont enfin croisés, mais il y avait trop de monde pour parler librement. Mr Elliot ne quittait pas Anne, tandis que Frédéric les regardait de loin. Quand Anne croisait son regard, elle repensait à leur passé avec regret. Elle se disait que, si Frédéric partait, ils pourraient à nouveau se perdre de vue pendant des années.
Puis il y a eu un autre grand événement mondain où beaucoup de connaissances de la famille Elliot se sont réunies. Anne y est venue avec Elizabeth et son père. Frédéric aussiétait invité par des amis communs. À un moment, Anne s'est isolée avec une amie, et Frédéric est venu la voir. Mais avant qu'ils puissent se parler, une autre personne est arrivée et a interrompu la conversation. Frédéric avait l'air contrarié et Anne sentait sa tension intérieure.
Finalement, en quittant la fête, Anne et Frédéric se sont retrouvés seuls par hasard. Ils sont entrés dans une petite salle où quelques personnes étaient présentes. Frédéric, sans se faire remarquer, a sorti une lettre de sa poche et l'a glissée dans la main d'Anne. Ensuite, il s'est éloigné vers d'autres invités. Anne, le cœur tremblant, a ouvert la lettre.
Frédéric y disait qu'il ne pouvait pas l'oublier, même après toutes ces années. Il avouait que son cœur lui appartenait encore, qu'il avait peur d'être rejeté une seconde fois, mais qu'il ne voulait pas partir de Bath sans déclarer son amour. En lisant ces lignes, Anne a senti des larmes lui monter aux yeux.
À la suite de cette lettre, Anne a compris qu'ils devaient se parler sans témoins. Elle a trouvé un prétexte pour sortir de chez elle avec une amie, espérant que Frédéric la suivrait. C'est ce qui s'est passé. Dans la rue, ils se sont enfin retrouvés seuls et ont parlé sincèrement. Anne lui a avoué son grand regret de l'avoir repoussé et sa crainte de n'être jamais pardonnée. Le capitaine Wentworth a reconnu que la fierté et la colère l'avaient empêché de revenir vers elle plus tôt, mais qu'il l'aimait toujours. Les deux étaient très émus, repensant à toutes les souffrances et aux silences de ces années.
Après cette rencontre, Anne et Frédéric ont décidé de ne plus attendre et de se fiancer à nouveau. Frédéric est allé voir Sir Walter pour expliquer la situation. Au début, Sir Walter a pris un air méprisant, se rappelant qu'il jugeait Frédéric " indigne " pour Anne jadis. Mais le capitaine Wentworth avait maintenant assez d'argent et une bonne réputation dans la Marine. En plus, l'amiral Croft et sa femme, qui connaissaient bien Frédéric, en parlaient avec admiration. Lady Russell, voyant Anne heureuse et confiante, a accepté ce nouveau projet de mariage. Elle a compris qu'elle avait été trop sévère autrefois.
De son côté, Mr Elliot, qui espérait épouser Anne pour avoir le titre, a constaté que tout était perdu pour lui. Il s'est retiré, gardant simplement une apparence de politesse. Sir Walter, ayant appris la vérité surles intentions égoïstes de Mr Elliot, a cessé de l'inviter. Elizabeth non plus ne voulait plus de sa compagnie.
Toutes les formalités ont été réglées. Anne s'est fiancée de nouveau à Frédéric Wentworth. Leur mariage a été simple, mais très émouvant et joyeux. Anne a rejoint son mari, et ils ont commencé à organiser leur vie ensemble, sans se soucier des ragots ou des critiques. Anne sentait qu'elle avait enfin fait le bon choix : elle avait écouté son cœur au lieu de suivre des avis intéressés. Frédéric était heureux d'avoir retrouvé la femme qu'il aimait tant, autrefois perdue à cause d'un mauvais conseil.
Ainsi, dans cette histoire, les vrais sentiments et la fidélité l'ont emporté. Anne a appris à écouter sa propre voix plutôt que les doutes d'autrui. Le capitaine Wentworth a compris que l'amour peut vaincre les
rancunes. Et même si Sir Walter, Elizabeth et Lady Russell avaient voulu diriger la vie d'Anne, ils ont finalement vu son bonheur sincère et ont accepté son choix. C'est ainsi que s'est terminée l'aventure d'Anne Elliot et du capitaine Wentworth, qui, après des années de séparation, sont devenus mari et femme, trouvant la paix et la chaleur d'une vie commune.